Comment la Wii U en est-elle arrivée là ?

Comment la Wii U en est-elle arrivée là

Oh le joli titre aguicheur, surtout dans cette période difficile pour Nintendo. Cependant, ne vous y trompez pas, cet article n’a pas pour but de cracher sur le constructeur, mais plutôt de répondre à la question que je me pose depuis pas mal de temps.

J’ai une Wii U depuis peu et j’en suis satisfait. Certes, je n’y joue pas beaucoup, mais j’ai des titres qui me plaisent : Super Mario 3D World en tête, The Wonderful 101, Zelda etc. J’attends essentiellement Bayonetta 2 maintenant. Le fait est que malgré ces bons titres, la console ne se vend pas. Pire, certains prédisent un échec commercial ou un bis repetita de la Game Cube. Dommage au vu de la puissance de Nintendo, mais qui est à blâmer dans cette histoire ?

Un problème de nom ?

Lorsque la Wii U fut annoncée à l’E3 2011, l’action en bourse de Nintendo dégringolait. Et pour cause, la confusion la plus total régnait alors : « qu’est-ce que la Wii U ? C’est ce Gamepad ? C’est un « add-on » pour la Wii ? ». Au moins la moitié des journalistes sortait de la conférence sans avoir compris quoi que ce soit. La faute à une présentation illisible où le Gamepad était mis en avant au détriment du visuel de la console (qui n’a même pas été présenté officiellement à ce moment-là). Une erreur grossière, mais qui ne laissait pas pour autant présager de la situation actuelle.

Sortir une console nouvelle génération en 2012, soit un an avant le renouvellement de Sony et Microsoft, c’était prendre un risque, mais cela restait cohérent avec le rythme de Nintendo. Cependant, lorsque les spécifications techniques furent dévoilées, le public se déchaînait. En effet, comment une console next-gen pouvait-elle être aussi compétitive avec des caractéristiques même pas aussi puissantes que la current-gen (Playstation 3 et Xbox 360) ? Nintendo pensait-il renouveler une nouvelle fois le succès de la Wii, essentiellement dû à l’ouverture du marché du jeu vidéo à une cible jusqu’à présent épargnée ? C’était risqué.

De plus, les jeux qui furent présentés à ce moment-là n’étaient en réalité que des démos tournant sur des autres consoles ! Un comble.

Beaucoup disent aussi que « Wii U » était un terme trop proche de la « Wii » et allait porter à confusion, ce qui s’est vérifié depuis suite aux diverses études auprès des consommateurs et consommatrices. Car si Sony peut se permettre de ne pas chercher un nouveau nom à chaque nouvelle console, et se contenter ainsi d’une simple numérotation apposée après le nom « Playstation », c’est parce qu’une numérotation, c’est très claire : la Playstation 2 n’est pas la Playstation 1. Comment voulez-vous que les joueurs et les joueuses occasionnels, qu’ils/elles soient amateurs ou confirmé-e-s, puissent comprendre que la Wii U est une console totalement différente de la Wii si Nintendo sème déjà le doute lorsqu’il sort une Nintendo 2DS en expliquant que c’est une Nintendo 3DS mais sans la 3D, et ce, quelques années plus tard ? Quelle faute marketing terrible. Pourtant, le passé n’a jamais été aussi dur avec la société japonaise. En effet, les Game Boy, Game Boy Color, et Game Boy Advance, boire même les Nintendo DS et Nintendo 3DS n’ont pas soufferts de cette confusion. Notons tout de même que vous ces deux dernières, Nintendo s’est pris au jeu de proposer des variantes d’une même console : Nintendo DS, Nintendo DSi, Nintendo DSi XL pour une seule et même console, et Nintendo 3DS, Nintendo 3DS XL et Nintendo 2DS pour la Nintendo 3DS. NIntendo serait-il tombé dans le piège de son propre jeu ?

Un problème de jeu ?

Du coup, les éditeurs ne sont pas idiots. Lorsqu’ils voient l’accueil désastreux de cette console pas encore sortie, ils n’osent pas tirer les premiers. Encore une fois, Nintendo doit donc sortir de sa manche ses machines sellers que sont Mario et Zelda. Malgré les qualités certaines d’un Super Mario 3D World (qui aurait dû être un jeu de line-up de lancement, selon moi) et du portage HD de Zelda The Wind Waker, cela ne suffit pas à imposer un parc de machine suffisamment important pour attirer les éditeurs tiers.

Car si tout le monde râle sur les sempiternels nouveaux épisodes de Mario, Zelda, etc. qui ne renouvèlent que peu ou pas le genre, c’est pourtant le coup de génie de Nintendo, là où Sony et Microsoft sont handicapés. En effet, avoir une mascotte avec autant de force en elle, c’est s’assurer une image indélébile et un excellent ambassadeur pour la société, permettant de vendre un maximum de console rapidement pour avoir un poids dans la compétition acharnée. En cela, je considère que Sony a fait une énorme erreur en n’achetant pas la licence Crash Bandicoot pour en faire la mascotte de la marque, à l’époque de la Playstation.

Si des titres prometteurs sont pourtant annoncés, tels que Bayonetta 2, le nouveau projet de Monolith, Mario Kart 8 ou encore Monster Hunter, ceux-ci sont trop peu nombreux et trop espacés pour marquer le paysage vidéoludique. Ajoutez à cela que Nintendo ne semble toujours pas certains de la cible qu’il veut atteindre : Gamers ? Occasionnels ? Récemment encore, le japonais annonce renforcer sa présence dans le secteur de la santé mobile en sortant des accessoires qui ne manqueront pas de rappeler le succès de l’aspect « Coach santé » de la Wii, avec Wii Fit notamment.

Pour terminer, même si je ne prétends pas détenir la vérité absolue, dire que Nintendo est mort est une preuve de hate digne d’un-e fanboy/girl de Sony ou Microsoft. Réduire Nintendo à la Wii U, c’est occulter le succès monstrueux de la 3DS. Le constructeur a énormément appris grâce à cette console et nul doute que la mort est très loin pour ce géant, qui a connu des déboires avec la Game Cube mais a su repartir de plus belle.