Critique - Démineurs (Blu-Ray)

Critique – Démineurs (Blu-Ray)

Critique - Démineurs (Blu-Ray)

Après avoir reçu le Blu-Ray du film récompensé aux Oscars 2010 comme meilleur film,  je l’ai mis dans ma PS3 histoire de voir ce qui m’attendais. Il faut d’abord que je parle du packaging : j’ai cru en premier lieu à un Blu Ray Pirate : pas de fil à liseré pour le déballer (mais un vrai plastique d’emballage) et pas de livret à l’intérieur, juste le Blu-Ray… Impressionnant, merci M6 vidéo, c’est pas comme ça qu’ils vont empêcher le piratage :/

RÉSUMÉ

En Irak, le sergent James prend le relai du sergent Thompson à la tête d’une unité de déminage de l’US Army. On suit alors le quotidien professionnel de cette unité en compagnie du sergent Sanborn et de Elridge, entre peur au ventre d’un environnement hostile et imprévisible et détentes alcoolisées masquant la langueur de leurs vies au fur et à mesure du temps qui passe.

CRITIQUE

La mise en scène ainsi que la manière dont sont filmées les scènes sont une véritable réussite. La peur que ressentent les démineurs aux moments les plus cruciaux est terriblement bien retranscrite et on se prend à ressentir la même chose. La sensation d’insécurité permanente d’un environnement inconnu, hostile et où la barrière de la langue entrave les bribes d’actions diplomatiques sont saisissants. À aucun moment du film on ne peut s’empêcher de douter de la bonté d’un habitant local, sauf à un certain moment du film que je ne vous révèlerai pas sous peine de spoil ; sur ce point, le film est une réussite et l’atmosphère oppressante en est presque palpable. Le jeu d’acteur quant à lui , sans être saisissant, est plutôt bon.

Alors que le sujet est peu abordé dans l’univers cinématographique, Démineurs aurait pu laisser cloué sur place tous les autres prétendants. Pourtant, la vision unilatérale du film ne permet au final de ressentir que les émotions de l’équipe et non des irakiens. Même si c’était le but de Kathryn Bigelow, il aurait été intéressant d’aborder le sujet d’une manière soit plus neutre, soit plus omnisciente ; non pas que l’apologie de l’armée américaine soit faite ici, mais l’aspect émotif du film est archi revu : Des soldats qui souffrent au combat contre un ennemi inconnu, dans un univers inconnu, et qui, lorsqu’ils rentrent enfin chez eux, ont ce sentiment de séparation qui les entrainent dans une dépression post-guerre et les incitent à y retourner. C’est dommage d’autant plus que certains moments du films trainent en longueur en voulant jouer sur un côté émotif peu évident et mal agencé. Enfin, afficher en tête de jaquette la présence d’Evangeline Lilly dans le casting (Actrice de Lost) un vrai attrape-pigeon : elle n’apparaît qu’à la fin du film, dans les 10 dernières minutes (sauf si j’ai raté un passage).

Démineurs ne mérite, à mon humble avis, absolument pas l’Oscar 2010 du meilleur film, mais peut se targuer d’aborder de manière explosive (sans mauvais jeu de mot) un sujet peu traité, malgré un manque d’originalité dans la manière dont l’approche dudit sujet est faite.