Mon avis sur Assassin’s Creed Origins (PC)

Le dernier Assassin’s Creed que j’ai fait était le premier. J’ai complètement lâché la série ensuite, et malgré avoir commencé les premières heures du deuxième épisode réputé comme l’un des meilleurs, je n’ai jamais été plus loin. Avec Assassin’s Creed Origins, Ubisoft marque un tournant dans la saga sur plusieurs points. D’abord parce que le jeu a bénéficié d’une année complète de finition pour permettre à ce simili open world d’être le plus exempt de bugs possible, mais aussi parce que la franchise prend une toute autre dimension en souhaitant s’inspirer des plus grands RPG occidentaux du moment, et surtout de The Witcher 3.

Vous êtes Bayek de Siwa, un Medjaÿ, dans l’Egypte ancienne à l’époque de Ptolémée (XIII & XIV) et de Cléopâtre (VII Philopator). Vous aller parcourir le pays afin de retrouver l’assassin de votre fils. Vous trouverez le soutient inconditionnel de votre femme, Aya, une grande combattante qui, bien que plus mesurée en apparence, est tout autant dévastée que vous par cette perte. Chacun de votre côté, et parfois ensemble, vous découvrirez les dérives et les manigances qui se cachent derrière une Égypte en proie à de grandes tensions qui déchirent le pays, et à la corruption et l’instabilité politique qui mettent en danger cette nation chère à votre cœur.

Toute votre aventure sera semée d’embûches, d’enquêtes, de révélations, appuyées par une exploration presque totale, un armement évolutif et des compétences à débloquer au fur et à mesure que vous gagnerez de l’expérience grâces aux combats, aux quêtes principales et secondaires. Senu, votre fidèle aigle permettra de jouer les éclaireur, haut dans le ciel, pour repérer les lieux, les obstacles, les objectifs et ainsi cartographier le plus précisément possible les environnements dans lesquels vous devrez évoluer, en vue de vous frayer un chemin le plus facilement possible.

Assassin’s Creed Origins vient piocher les meilleures idées des derniers jeux Ubisoft. Senu fait penser au drone de Ghost Recon Wildlands par exemple, d’autres mécaniques font penser à Far Cry, et l’armement, lui, à The Division.

Dans un RPG, l’élément central est la narration, la manière dont l’histoire est racontée. Son rythme, ses retournements de situation, ou encore son éventuelle possibilité de changer en fonction des choix. Ici, pas de choix aux conséquences particulières, mais une trame principale et secondaire de quêtes. Les quêtes principales sont en phase directe avec le déroulé du scénario, bien évidemment, et sont assez faciles à suivre, bien que sans réel rebondissement et aux ficelles somme toute assez faciles à deviner. Les quêtes secondaires quant à elles, sont totalement oubliables, sans réelle diversités et sans ambitions particulières. Dommage pour un jeu qui s’inspire directement d’un The Witcher 3, où les quêtes secondaires sont très travaillées.

Il est difficile pour moi de dire si la réalisation de l’Égypte est fidèle à la réalité puisque je n’ai pas vécu à l’époque, mais le résultat est tout de même saisissant. L’aspect vivant des villes très urbanisées, comme des faubourgs aux confins du désert est très crédible, et les panoramas sont souvent magnifiques, grâce à la capacité que possède Bayek à escalader de grandes hauteurs pour admirer la vue. Le cycle jour nuit permet d’apprécier les paysages sous différentes lumières, et même si les effets spéciaux sont très peu nombreux, l’allure générale du monde égyptien est très agréable à l’œil. On pourrait presque regretter le manque de verticalité des environnements, mais le contexte ne s’y prête pas vraiment. C’est de toute façon très bien compensé par ces fameux panoramas qu’on peut admirer ça et là. L’aspect désertique de certains endroits comme les luxuriants bords du Nil participent à une diversité des paysages qui limite un peu la lassitude mais, là encore à cause du sujet, cette diversité reste somme toute très réduite.

Puisque l’immersion visuelle est du coup limitée par les contraintes liées au sujet, il faut donc impérativement la compenser par l’immersion sonore. et là c’est un échec. Les musiques sont presque inaudibles (je me suis même demandé s’il y en avait, autre les effets musicaux à l’approche de points de synchronisation). Le sound design en général pêche également dans cette immersion, afin une absence d’impact réel des bruits environnants sur l’atmosphère généré dans le jeu. On ne se sent finalement jamais absorbée par le jeu, en grande partie à cause de ça.

Dans un RPG, le système de combat est également très important parce que lorsqu’il y en a un, il est généralement l’origine principale de l’évolution de votre personnage. Dans Assassin’s Creed Origins, vous aurez une large panoplie d’armes qui couvre différents modes de combats, du plus rapide (mais aux faibles dégâts) au plus lent (mais aux lourds dégâts). Attaque légère, attaque lourde, attache chargée, effet debuff sur une arme (feu, sommeil, hémorragie etc.), ainsi que le niveau minimum nécessaire au maniement de ces armes, tout y est. Mais au final, je me suis retrouvé à rester à l’épée droite qui reste la plus équilibrée et la plus utilisable dans toutes les conditions.

La garde avec le bouclier m’a parût totalement inutile tant on peut facilement se faire ébranler par un coup lourd, et la parade, elle, est tellement délicate à mettre en application en plein combat, pour un résultat mitigé, qu’on préférera se contenter d’esquiver. L’esquive qui, d’ailleurs, reste l’élément de protection de plus efficace. Malheureusement, le système de verrouillage et la caméra parfois capricieuse rendent parfois les combats pénibles.

Un point ingénieux reste la possibilité d’augmenter le niveau de ses armes pour toujours les garder à jour en termes de dégât. C’est plutôt sympa si l’on aime bien tel ou tel effet en plus du skin d’une arme, car on pourra ainsi la garder jusqu’à la fin du jeu. En revanche, aucun réel système d’armure n’existe. La tenue n’a pas d’effet sur le gameplay, et il est simplement possible d’améliorer certaines parties (fixes) afin d’augmenter ses dégâts au corps-à-corps, la capacité de son carquois, ou encore ses points de vie.

Enfin, l’élément le plus régulier dans les combats, c’est l’attaque de forts et autres garnisons gardés par les soldats. Il y a presque toujours des trésors à récupérer, un commandant et un capitaine. Ces garnisons, il vaut mieux les faire en toute discrétion : y aller en frontal risque d’être compliqué, surtout si le commandant de l’endroit est un personnage à éliminer dans le cadre d’une mission, car il aura alors beaucoup (beaucoup) de points de vie. C’est là qu’entre en action tout l’art de l’assassinat grâce à votre lame secrète (améliorable) qui tuera en un coup presque tous les ennemis s’ils ne sont pas trop haut niveau. Vous aurez également la possibilité d’utiliser votre arc pour neutraliser à distance les ennemis. Les arcs d’ailleurs, sont divisés en plusieurs catégories : ceux qui tirent trois flèches d’un coup, ceux qui tire en rafale, ceux qui sont très puissant et dont on peut contrôler la trajectoire de la flèche grâce à un talent à débloquer dans l’arbre de compétences, etc.

Assassin’s Creed Origins est bourré de petits défauts qui sont autant de nuages qui viennent obscurcir notre plaisir de jeu. Néanmoins, en tentant de s’approcher de la recette d’un The Witcher 3, le jeu prend indéniablement une bonne direction. Globalement, le jeu est si fluide que l’on prend du plaisir en y jouant. Mais dans les détails, plusieurs petites ombres viennent ternir le tableau, et l’on gardera tout de même une légère sensation du manque d’un petit quelque chose.

Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial.

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