Test – Rainbow Six Siege (PC)

Test – Rainbow Six Siege (PC)

La première fois que j’ai entendu parler de Rainbow Six Siege, j’ai tout de suite été surexcité à l’idée d’y trouver le digne successeur de SWAT 4. Depuis sa sortie, force est de constater que ce n’est malheureusement pas du tout le cas, tant l’idée de base est différente. Qu’à cela ne tienne : un jeu avec des unités d’élite de la Police du monde entier, ça m’a toujours botté alors je me suis tout de même laissé séduire.

J’attendais les premiers patchs avant de vous livrer mon avis sur Rainbow Six Siege et j’ai plutôt bien fait, au vu de la stabilité des serveurs qui semble s’être grandement améliorée. Effectivement au lancement du jeu (et même pendant les béta, mais c’est « normal », dirons-nous), trouver une partie, et stable qui plus est, était parfois très difficile. De ma propre expérience, je pense que 25 à 33 % des parties auxquelles j’ai assisté étaient instables. Fort heureusement, depuis le patch, tout cela semble bien mieux.

Le tout dernier FPS d’Ubisoft se veut coopératif avant tout. Certes, il est tout de même calibré pour réussir à s’en sortir en solo, mais tout l’intérêt du jeu vient de la coordination de l’équipe dans laquelle vous jouez. Il faut cependant savoir que c’est un jeu exclusivement multijoueur, le mode solo n’étant qu’un tutorial. Deux possibilités s’offrent à vous : jouer en équipe contre des bots, ou jouer en équipe contre une autre équipe. Il s’agit en réalité d’un échelonnement de la difficulté savamment orchestré. En effet, le mode « Chasse aux terroristes » comporte trois niveaux de difficulté mais reste dans l’ensemble bien plus accessible que le mode « Multijoueur » qui se partage entre le mode « casual » et le « ranked » : jouer contre des bots est infiniment plus facile que contre des vraies personnes. Notez quand-même que le niveau de difficulté « réaliste » du mode « Chasse aux terroriste » est complètement pété (ennemis qui devinent exactement où l’on est, tirs à l’aveugles qui font mouche, etc.). Se cantonner au mode « difficile » est bien plus réaliste.

Le jeu fait la part belle aux rôles de chacun·e·s des opéra·teurs·trices qui sont pour la plupart très utiles. En effet, chaque police dispose de quatre rôles : deux attaquants et deux défenseurs. Chacun de ces rôles à sa propre particularité taillée pour la catégorie à laquelle ils appartiennent. De plus, les décors extrêmement destructibles changent considérablement la manière de jouer puisque le level design, déjà bien astucieux, peut complètement changer de morphologie en un tour de main. On se sent finalement jamais à l’abri dans quelque pièce que ce soit, et cela permet ainsi d’équilibrer les situations entre les attaquants et les défenseurs. Le moteur physique du jeu est très performant avec de rares incohérences, protégeant de fait un vrai plaisir de jeu lorsque des techniques avancées sont mise au point par les équipes en jeu.

Divers sous-modes sont disponibles mais sont finalement assez peu nombreux (« Bomb disarm », « Secure Area » et « Hostage ») en multijoueur, avec un sous-mode « Chasse aux terroristes classique » pour le mode « Chasse aux terroristes ». On peut ainsi penser tourner rapidement en rond mais ce n’est pas vraiment le cas tant les possibilités d’attaque ou de défense sont nombreuses et imprévisibles. D’autant plus que si vous jouez en multijoueur et que vous tombez sur des gens bien organisés, vous risquerez d’avoir des difficultés à vous en sortir… mais vous apprendrez des choses !

Malheureusement, le jeu peut se trouver parfois déséquilibré si vous tombez justement contre une équipe bien soudée. Les techniques imparables mais un peu cheatées sont de toutes et tous avoir un bouclier en attaque (généralement des Recrues car ils ont des grenades à fragmentations et des charges explosives pour les murs), et de sniper les attaquants à partir des fenêtres près des points de spawn ou des entrées (selon le niveau) si vous êtes en défense. C’est très agaçant quand on se fait avoir, mais la partir passe très vite et on peut retomber ainsi sur une équipe moins abusée au tour d’après. De plus, il semblerait qu’il existe un mini décalage entre le moment où l’on se fait tuer, et l’image que l’on voit dans la Killcam… Du lag peut-être, mais tout de même très étrange.

Enfin, je dois tout de même parler de l’aspect « en ligne » du jeu. Si Ubisoft veut en faire un jeu compétitif qui perdure, je ne ne trouve pas où est le mode spectateur (EDIT : il n’est disponible qu’en mode de jeu personnalisé), et il n’y a pas de serveurs privés. Nous sommes totalement dépendant du bon vouloir des serveurs de l’éditeur/développeur, et sans recours si ça ne fonctionne plus pour quelque raison que ça soit. Néanmoins, pas sûr qu’Ubisoft pallie le problème s’il veut continuer de ventre des nouvelles itérations du jeu. C’est pour moi l’un des deux gros points noirs du jeu, avec le code réseau assez bancale.

Rainbow Six Siege possède de grosses qualités de jeu compétitif multijoueur et coopératif comme je les aime, et apporte un véritable intérêt aux rôles des agents. Un jeu globalement assez bien équilibré avec un excellent moteur physique, très original et astucieux. Malheureusement, un jeu compétitif sans serveurs privés, c’est un peu comme un agent de l’équipe Rainbow avec un pistolet à eau.

Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial du jeu.

#3 - Bon (cliquez pour avoir des informations sur l’échelle de notation)