Mon avis sur Sea of Stars (Nintendo Switch)

Les jeux à l’inspiration rétro d’un point de vue visuel ont le vent en poupe depuis quelques temps, davantage que d’habitude. Le pixel art n’est pas nouveau mais on a vu pas mal de titres fleurir sous cette forme. Quand un RPG à l’ancienne est annoncé, il va évidemment attirer l’oeil, et c’est ce qui c’était passé pour Sea of Stars. Mais est-ce que le résultat est à la hauteur des attentes ?

Développé par Sabotage à l’origine du jeu à succès The Messenger, Sea of Stars est donc un RPG d’inspiration J-RPG, en pixel art. La première chose qui va sauter aux yeux, c’est la qualité de sa production visuelle : le jeu est vraiment très beau. Tant par la réalisation des sprites et décors que dans la gestion des effets lumineux. Il n’y a guère que quelques rares soucis de lisibilité de la perspective qui viendront un peu ternir le tableau, mais c’est largement anecdotique.

L’autre point très positif du jeu, c’est son système de combat. Il s’agit d’un « presque » tour par tour mais avec des subtilités venant pimenter le tout. Par exemple, je disais « presque » tout par tour, car vous saurez le nombre de tour avant que ce soit celui de l’ennemi. Et ce n’est pas systématiquement après le vôtre, surtout si vous utilisez des sorts qui retarderont les adversaires.

Un peu à la manière d’un Mario RPG, appuyer sur la touche action au bout moment lors que votre personnage réalise une attaque classique en déclenchera une seconde. Et si c’est juste avant que vous vous fassiez toucher par un ennemi (quelque soit son attaque physique ou magique), vous réduirez les dégâts reçus.

Enfin, le système de verrou apport une dimension stratégique encore plus poussée : lorsque des ennemis chargeront des attaques spécifiques, une série d’icônes s’affichera au-dessus de lui (les fameux verrous). Ces icônes correspondent aux types d’attaques que vous pouvez infliger. Si vous réussissez à réaliser avec succès ces types attaques sur l’ennemi avant son tour, vous ferez sauter ces verrous, et son attaque sera annulée. Il faudra parfois faire un choix puisque dans le temps imparti, il ne vous sera quelque fois pas possible d’annuler les attaques de tous les ennemis à l’écran. Notez que si vous ne réussissez pas à faire sauter tous les verrous, l’attaque ennemie sera néanmoins (la plupart du temps) réduite en puissance.

Passons maintenant aux choses qui fâchent. Premièrement, l’histoire et les personnages. Ce sont des éléments centraux dans un RPG, mais ici, le jeu se prend les pieds dans le tapis à tous les niveaux. L’histoire n’est ni originale, ni passionnante, ni épique, et les personnages sont tous fades et oubliables, à l’exception de Garl, le cuisinier guerrier, qui s’en sort un peu mieux que les autres. Je pourrais bien étoffer mes propos, mais je ne saurais même pas comment. Vous êtes deux guerriers du solstice chargés de repousser une force démoniaque dévoreuse de monde pour sauver la planète. Cette mission est la charge d’une lignée d’humains qui dispose de certains pouvoirs qu’ils doivent éveiller en eux dès leur plus jeune âge. Voilà.

Au niveau de la musique, là aussi le jeu se plante. Il a beau avoir le prestigieux nom de Yasunori Mitsuda qui a notamment travaillé sur Chrono Trigger, aucune musique ne colle vraiment à l’environnement. Aucune ne provoque une quelconque immersion. Que ce soit la nuit en quittant l’académie du Zénith avec un thème joyeux (alors qu’une variation douce eut été préférable), ou les marais et autres monts enneigés dont les musiques ne font absolument pas penser à ce genre d’environnements, je ne cesse de penser que Yasunori Mitsuda et/ou les équipes à l’origine de la bande son n’ont jamais joué au jeu avant la composition des titres. C’est fort dommage.

D’un côté Sea of Stars dispose d’une excellente réalisation technique et d’un système de combat réussi, mais d’un autre côté son histoire et ses personnages sont fades et la musique ne convient quasiment jamais aux environnements. Cette frustration ne se lèvera jamais même après l’avoir terminé au bout de 25 heures (24h42 pour être précis).

Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial du jeu

#4 Moyen (cliquez pour avoir des informations sur l’échelle de notation)