Je n’ai jamais été un énorme joueur de Pokémon mais j’ai toujours été très sensible à ce qu’il représente, sa direction artistique et son univers si particulier. Avec Légendes Pokémon Arceus, Game Freak prend le risque de changer radicalement la formule habielle, en partant dans un genre qui lui est inconnu : le simili open world. Mais la frange de joueurs et joueuses farouchement attachée à l’aspect visuel d’un jeu se sont adonné à la critique violente envers le titre, irritant ainsi fans et non-fans de la licence. Mais qu’en est-il réellement de ce nouvel opus ? Je vous donne mon avis.
Légendes Pokémon Arceus ressemble davantage un spin-off, une parenthèse, un épisode à part, de la lignée habituelle des jeux focalisés à la fois sur la complétion du Pokédex et de celui du combat compétitif. En effet, Ce nouveau jeu se focalise davantage sur la chasse sans pour autant en faire un sous-épisode tant il arrive à renverser la formule bien implantée jusque-là.
L’aspect chasse, c’est probablement le cœur de ce Pokémon Arceus. Tout le jeu tourne autour de cette philosophie, de l’histoire jusqu’aux mécaniques. Le scénario vous plonge dans un monde qui découvre les Pokémon, ne les connait pas encore suffisamment pour ne plus en avoir peur, et vous serez chargé/chargée de devoir mener des recherches poussées, qui permettront au Corps des Chercheurs du Groupe Galaxie, que vous avez intégré dès votre arrivée, de compléter les connaissances sur ces mystérieuses créatures.
Pour compléter votre Pokédex (papier, bien sûr), vous devrez, pour chaque Pokémon, remplir un certain nombre de tâches. De la simple capture à la nécessité qu’il utilise une technique spécifique, il faudra 10 points pour compléter la fiche d’une des créatures. Cela peut sembler répétitif, et ça l’est, mais tout ceci est astucieusement camouflé par le fait que plusieurs tâches peuvent être accomplies d’un coup. Au final, vous ne serez pas vraiment freiné par ces dernières pour avancer convenablement dans le jeu. Cette complétion du Pokédex est justement l’élément permettant d’avancer dans le jeu puisque vous gagnerez ainsi de l’argent par la capture et une avancée de compétences via les fiches de Pokémon terminées.
Pour chasser le Pokémon sauvage, deux options s’ouvriront à vous : le classique combat, en arène non instanciées (le combat aura lieux à l’endroit même où vous l’aurez déclenché), et vous pouvez même déplacer votre dresseur/dresseuse autour des deux belligérants. Vous aurez ainsi la possibilité de capturer le Pokémon pendant ce combat. L’autre option consiste à lancer directement les pokéballs sur les Pokémon sauvages qui se promènent sur la carte. Vous pouvez vous cacher dans les hautes herbes pour éviter qu’ils ne vous détecte (sinon ils peuvent soit fuir, soit vous attaquer), ou bien les distraire avec des baies ou autres appâts afin de faciliter la capture. Ah, et un cycle jour/nuit permettra bien évidemment de capturer différentes espèces.
Les différentes zones silotées (c’est un simili open world, je le rappelle) ne sont pas spécialement grandes tailles, mais disposent généralement d’un level design astucieux donnant une illusion de grandeur et de complexité, jouant à la fois sur la géographie plane comme avec la verticalité et le côté labyrinthiques de certaines parties. Dans ces zones, vous pourrez récolter des ressources vous permettant de confectionner des pokéballs, des potions, des appâts etc. Pour cela, soit vous récoltez ces ressources manuellement, soit vous serez obligé/obligée d’employer l’aide d’un de vos Pokémon qui viendra miner le minerai, détruite une touffe d’herbe ou secouer un arbre. Une variété dans la méthode de récolte qui dynamise ainsi le gameplay.
Finalement, toute cette boucle de gameplay dédiée à la chasse, le cœur du jeu, est extrêmement fluide, masquant ainsi la répétitivité de certains aspects, et dynamisant le jeu d’une façon incroyable. Au bout d’un moment, vous aurez acquis une dextérité vous permettant de récolter des ressources par deux, tout en lançant des pokéballs sur des Pokémon sauvages en slalomant entre les Pokémon Barons, les cheveux au vent sur votre Pokémonture.
Car les cartes, en effet, sont ponctuellement habitées par des Pokémon bien plus puissants que les autres, appelés Pokémon Barons. Ils ont les yeux rouges, sont d’un niveau plus élevé, et vous donneront un peu plus de fil à retordre. Vous pourrez également les capturer; et profiter également de leur taille bien plus imposante que la normale. Car oui, visuellement, vous pourrez témoigner de la différence de tailles des créatures que vous capturerez.
Pas de badge d’arène à récupérer dans Légendes Pokémon Arceus, puisque tout s’inscrit dans un lore très cohérent. Au contraire ici, les « boss » de zones seront en fait des Pokémons Monarques étrangement violent sans raison apparente, que le scénario vous expliquera au fur et à mesure que vous avancerez. Il s’agira ainsi de les apaiser lors d’un combat essentiellement basé sur l’esquive et l’adresse, puisqu’il vous faudra lui balancer une quantité énorme de sac contenant une mixture censée les détendre, et ce jusqu’à ce qu’ils recouvrent la raison.
Pas de combat d’arène, et pas de villes non plus. En réalité, la seule ville qui sera votre lieu de repos et de vie, sera Rusti-cité, une ville en pleine construction qui évoluera également visuellement selon votre avancée dans le jeu et les quêtes secondaires que vous réaliserez : des échafaudages, des bâtiments qui se construiront, des champs de culture à labourer, de nouveaux objets dans les boutiques etc.
Légendes Pokémon Arceus est une véritable réussite. Sa superbe immersion est rendue possible grâce à un scénario qui est totalement cohérent et dont la boucle de gameplay vient parfaitement s’y inscrire, sans aucune faille. L’accent fortement mis sur la chasse livre peut-être le plus simplement du monde l’essence même d’un jeu Pokémon. Si jamais ce format de jeu n’est qu’une parenthèse dans une série habituée au routes et combats de dresseurs ou d’arènes, nul doute que Légendes Pokémon Arceus deviendra un jeu très singulier, témoin de la volonté de Game Freak de proposer quelque chose de différent.
Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial.
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