Test – Rain (PSN).

Test - Rain (PSN)

Je l’attendais depuis longtemps et j’ai été quelque peu effrayé par la critique professionnelle au vu des tests publiés récemment. Le concept très intéressant du visible/invisible et l’esprit poétique du jeu m’ont vraiment donné envie !

Après avoir été totalement enchanté par The Unfinished Swan dont l’ambiance m’avait conquis, c’est à Rain que je me suis attaqué. Toujours dans cet esprit de poésie vidéoludique, Rain approche le concept intéressant du visible/invisible grâce à la pluie.

Concrètement, vous incarnez un petit garçon qui, une nuit, traverse une mystérieuse porte. Il se retrouve coincé de l’autre côté, dans un monde sombre et pluvieux. Toute vie semble avoir disparu. Toute sauf d’étranges et dangereuses créatures, ainsi que cette petite fille intrigante qu’il va suivre. Tout le gameplay (ou presque) repose sur la pluie et les abris. Vous êtes invisible mais lorsque vous vous retrouvez sous la pluie, votre silhouette se révèle à tous. Pour recouvrer votre invisibilité, il vous faudra vous abriter de la pluie.

Le jeu, très linéaire, consiste à échapper à certains monstres, en neutraliser d’autres, et trouver un moyen d’avancer dans cette ville sombre et inquiétante. Lorsque vous poursuivrez l’aventure en compagnie de la fillette, celle-ci vous aidera de temps en temps en mettant en place des abris ou en détournant l’attention des créatures afin que vous puissiez avancer.

La relation entre le  garçonnet et la fillette n’est pas vraiment profonde. Les deux ne se connaissent pas, ne peuvent pas parler (enfin, ils ne s’entendent) et passent leur temps à fuir les monstres. Il est donc normal que ces deux personnages ne soient pas tellement liés. Cependant, à divers moments du jeu, mais également à la fin, on sent une sorte de lien invisible qui se construit.

Malheureusement, niveau gameplay justement, le jeu se résume à  une fuite, une course (dans lesquelles la visibilité et l’invisibilité sont importantes) et à déplacer des objets pour ouvrir un passage. Vraiment basique et sans aucune prise de risque (au contraire d’un The Unfinished Swan). Cette sous-exploitation est vraiment dommage ; des tas de puzzles auraient été possibles grâce à concept.

Mais au-delà de l’aspect pur du jeu, la narration est tout aussi importante. Ainsi, Rain s’inscrit totalement dans la lignée de ces titres où l’immersion et l’histoire se laissent facilement comparer à de la poésie. L’un des éléments majeur concourant à réussir cette magie est la musique. Piano et accordéon, l’ambiance ainsi restituée est très douce et envoûtante. Le thème de fin d’ailleurs, est vraiment sympa !

Autre aspect poétique du jeu, l’énorme place laissée à l’histoire. Celle-ci peut être interprétée de deux manières. Vous le découvrirez par vous-même mais <SPOIL> le monde pluvieux de Rain est soit un cauchemar, soit un état de coma. Cette référence à la lumière vers laquelle il faut se diriger peut être soit le réveil après un mauvais rêve, soit le « bout du tunnel » lors d’un coma. La course pour fuir le diable, à qui appartient apparemment le monde de Rain, peut-être comparée à cette lutte contre la mort, ou tout simplement à cette peur des monstres issus de nos cauchemars. Deux interprétations sont possibles à chaque fois selon moi. </SPOIL>

Cette histoire peut paraître quelque peu mature et apporte une dimension épique très intéressante : une lutte pour retrouver son chez-soi. La durée de vie n’est que de 3-4h pour 8 chapitres mais faire le jeu en une fois permet de rester plongé-e et, je pense, de mieux apprécier Rain.

Bien que sous-exploité dans son gameplay, Rain est un jeu où la poésie règne en maître. Les musiques envoûtantes et son histoire prêtant à l’interprétation en fait un titre difficilement oubliable.

 #3 - Bon (cliquez pour avoir des informations sur l’échelle de notation)