Test – Saviorless (PlayStation 5)

Édité chez Dear Villagers et développé par Empty Head Games, Saviorless est un plateformer 2D, basé sur la narration mais avec une touche de challenge, surtout vers la fin.

Dans cette histoire étrange et sombre, vous suivez Antar, un jeune garçon qui souhaite découvrir le secret des îles souriantes, un lieu pourtant maudit. Le narrateur et ses apprentis semblent pourtant ne pas vouloir terminer cette histoire. Si elle se termine, qu’adviendrait-il d’eux ? Pourtant, les apprentis essaient de remettre en question les règles du narrateur, en s’octroyant quelques libertés dont les conséquences vont vite se faire sentir.

Vous aurez la possibilité de devenir un saveur, un être puissant et violent, chargé de protéger les enfants de monstres qui peuplent les lieux. Votre objectif restera de vous échapper des îles souriantes. Il m’est difficile ne pas y voir une métaphore liée à l’enfance. Quel message les développeurs et développeuses souhaitent faire passer ? Le narrateur qui souhaite que l’histoire ne se termine jamais : est-ce une analogie avec une volonté que l’enfance ne se termine pas ? La violence des monstres qui peuplent les lieux sont-ils les adultes/osbtacle dans la vie d’adulte ? Le Sauveur qui use de violence pour s’en défaire : est-ce une façon de dire que pour échapper au monde violent des adultes, il faut soit-même être un adulte et qu’il est vain de croire en une autre issue ? Tant de place à l’interprétation.

Toujours est-il que derrière ces airs de plateformer 2D paisible mais inquiétant se cache un jeu à l’exigence marquée, essentiellement sur les deux derniers niveaux. Aucune place à l’erreur n’est permise et c’est frustrant, tranchant avec l’accessibilité des premières zones. Malgré tout, porté par une superbe direction artistique visuelle (tout est dessiné à la main) et une bande son envoûtante, Saviorless m’a fait passer de bons moments d’enchantement et, paradoxalement, de douceur.

Quelques problèmes viennent ternir un peu le tableau, telle la difficulté mal dosée à la fin ou encore la nécessité de refaire un niveau complet si l’on a oublié d’un des cinq morceaux de la feuille d’histoire qui sont disséminé dans chacun d’entre eux (même si ce n’est pas obligatoire pour finir le jeu). Mais tout est cependant pardonné grâce à de belles idées de gameplay avec des séquences de jeux variées qui viennent éviter la monotonie que l’on aurait pu craindre dans un tel jeu.

Petit jeu indépendant à 12,99 euros sur PlayStation 5 et Steam, Saviorless propose une aventure presque onirique, froide et pourtant si intrigante. On regrettera le manque d’équilibrage de la difficulté sur les derniers niveaux, mais les idées de gameplay viennent terminer de conclure cette belle page.

Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial du jeu.

Saviorless est disponible sur PlayStation 5 et Steam.

#3 - Bon (cliquez pour avoir des informations sur l’échelle de notation)