Test – Voice of Cards: The Forsaken Maiden (Nintendo Switch)

Je n’ai pas écrit le test de The Isle Dragon Roars, le premier épisode de la saga Voice of Cards, mais c’est un jeu que j’avais particulièrement apprécié. Lorsque j’ai appris il y a quelques semaines qu’un nouveau jeu basé sur cet univers était prévu pour le 17 février 2022, je n’ai pas hésité une seule seconde à sauter dessus, pensant retrouver l’ambiance si particulière, ainsi que l’originalité du premier opus. J’espérais également quelques améliorations. Mais une sortie si proche du précédent (le 28 octobre 2021) ne cache-t-elle pas une simple réutilisation d’assets sans amélioration de gameplay ? C’est ce que nous allons voir.

Alva est une prêtresse qui était destinée à protéger l’île sur laquelle vous vous trouvez. Cependant, au grand regret de l’esprit qui l’accompagne, cela ne s’est pas fait. Ce dernier vous conseille alors d’aller récupérer les 4 reliques des 4 prêtresses de 4 autres îles afin de tenter de redonner à Alva son pouvoir et lui permettre de réaliser un rituel qui protégera votre île. Un scénario absolument classique, vous en conviendrez.

Au rayon des nouveautés, vous avez désormais la possibilité de réaliser des attaques combinées avec d’autres de vos personnages si ces derniers ne sont pas paralysés ou autre. Une attaque évidemment plus forte que les autres, souvent accompagnés d’effets supplémentaires. Il existe également certaines phases de jeux qui sont inédites en termes de gameplay, comme par exemple de l’infiltration, ou encore des moments où les déplacements sur la carte se font au tour par tour.

Le côté hasard a été maintenu. Ainsi, certaines actions nécessiteront à un lancé de dé qui, au mieux améliorera l’attaque d’une quelconque manière (dégâts ou malus infligé), et au pire vous fera rater votre coup. Ainsi, à haut niveau, ces dernières seront souvent à proscrire au risque de perdre un précieux tour (certaines attaques ont 25 % de chances de rater…).

Au niveau de la musique et du scénario, Yoko Taro et Keiichi Okabe sont toujours à la manœuvre, garantissant une qualité d’écriture et d’univers, porté par une bande son à la signature si particulière. Même si l’histoire de base qui sert à justifier les propos de Yoko Taro n’est pas originale, l’angle systématiquement sombre qu’il emploie apporte une réelle singularité sur le marché du jeu vidéo. Les personnages ne sont certes pas autant développés que dans un RPG comme NieR, mais ils gardent une construction qui en est proche. Yoko Taro a pour habitude de créer des personnages dont il ne faut pas forcément se fier à l’apparence. Ils cachent toujours un côté intime, souvent sombre, et rarement assumé. Une vision et une conception que l’auteur a du genre humain et qu’il s’attache à développer dans chacune de ses œuvres en abordant des thèmes rarement abordés quand on parle de l’humanité.

Malheureusement, on sent que Forsaken Maiden n’est qu’une deuxième partie à The Isle Dragon Roars. Ainsi, on retrouve un recyclage éhontée de bon nombre d’assets : les attaques, les visuels de certains personnages, les mécaniques générales etc. En soit, le premier opus était agréable, donc ce second l’est tout autant, mais son manque d’originalité l’empêche de se démarquer et amène inexorablement à une petite déception. Sans pour autant jeter The Forsaken Maiden à la poubelle, on aurait surtout aimé que les deux jeux ne forment qu’un (vous me direz, à 30 € le jeu, les deux font 60 €, le prix d’un jeu complet…). Le manque de différence entre les deux épisodes est beaucoup trop flagrant pour essayer de trouver une explication logique à ce choix. Créer un univers autour de Voice of Cards serait le plus compréhensible des arguments, mais le manque d’ampleur de la franchise sur le plan de la communication, et l’imperfection du gameplay en général risque de porter préjudice à un tel souhait, si rien ne s’améliore lors d’un éventuel prochain épisode.

Entendons-nous bien : Voice of Cards: the Forsaken Maiden n’est pas un mauvais jeu, mais il souffre du fait de n’être qu’une copie de son précédent épisode, sans révolutionner ce dernier, ni y apporter quoi que ce soit justifiant une telle « suite ». Le jeu souffre des mêmes errements que sont prédécesseur, et peut-être même à une aggravation de l’aléatoire dans les attaques, qui vient agacer fortement. Au final, le problème de Voice of Cards d’une manière générale, c’est que si vous avez fait l’un des deux, alors c’est comme si vous aviez fait les deux : gameplay quasi-identique et histoire dans la même veine (normal vu le nom), mais sans être vraiment une suite. Très étrange.

Jeu non terminé : Arrivé devant le dernier combat, qui est mal géré niveau difficulté et impossible à terminer compte-tenu de mon avancée dans le jeu (16h de jeu, niveau 25).

Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial.

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#4 Moyen (cliquez pour avoir des informations sur l’échelle de notation)

J’ai aimé :

  • L’écriture des personnages par Yoko Taro
  • La musique de Keichii Okabe
  • La direction artistique générale qui tourne autour de cartes joliment illustrées.
  • Le chapitre de l’arc blanc.

Ce qui m’a déçu :

  • Trop d’attaques avec les jets de dés apportent une difficulté uniquement lié au hasard et non à la stratégie de jeu. Certains sorts sont d’ailleurs tout simplement mauvais à cause de ça.
  • Les noms des personnages sont différents en français et en anglais, sans aucune raison.
  • Le passage dans les marais pénible.
  • Beaucoup de recyclage.
  • Aucun réel renouvèlement dans la recette, ni même ne serait-ce qu’une progression.
  • Trop de chargements en sortie des combats.
  • La dernière partie du jeu (post reliques) fastidieuse, pour aboutir à un quadruple combat avec handicap, sans sauvegarde. Un choix de gameplay incompréhensible, probablement mal jaugé en QA.